Quand au soir, parfois, les filles
de ma Mémoire
une par une, s’en viennent, en file
indienne
hanter une plage, la marge d’un
grimoire
Péripatéticienne – Aristotélicienne
Je retrouve avec elles ces folles
hardiesses
ces folies ardentes et ces courses
furieuses
après le vent, autour du ciel et qui
sans cesse
au bord du vide – meurent –minutes
rieuses
Muse & peau d’âme font depuis
tant de poèmes
Que mon sang lentement s’est fait d’eau,
d’encre noire
Telle porte la Grande Ourse comme
diadème
Et telle me souffle dans l’ombre d’un
boudoir
les mots d’autres passants, la mort
d’autres amants
Telle a sur les lèvres le goût si
chaud des mûres
Telle mène mon cœur jusqu’au grand
firmament
Telle m’aime, je crois, en secret,
en murmures
Tel-Aviv Sodome Istanbul Babylone
Venezia Ninive Gotham ou bien
Gomorrhe
Lutetia Ys Tanger Alexandrie Vérone
Mégara Thémiscyre Roma Mogador
Telle joue en solo des violons de l’automne
Telle danse tantôt pogo tantôt polka
Telle chante au volant quelques
notes d’Elton
Et telle m’use entre l’absinthe et
la vodka
Téhéran Bethléem Salem et Shambhala
Port-Réal Agartha Barcelone Shangaï
Thèbes Louxor Acapulco Burdigala
Atlantis Sion Bali Sunnydale Asshaï
Quand au soir, parfois, les filles
de ma Mémoire
l’une après l’autre, s’en viennent,
à pas de loup
hanter le macadam et le bout d’un
trottoir
De la porte Cailhau à la porte
Saint-Cloud
Je retrouve avec elles ces liesses
passées
la jeunesse éperdue, les serments
attendus
les doux baisers laissés au velours
d’un corset
et tant de rêves à leurs lèvres
suspendus
Muse & peau d’âme font depuis
longtemps poèmes
Que mon sang goutte à goutte dans
mes cahiers noirs
dessine des regards et ces jeux de
Bohème
Colin-maillard - Cache-cache au cœur
du manoir
Kalambaka Metropolis Bonifacio
Prague Byblos Danvar Dallas
Esgaroth Villevieille Volantis Rio
Zerzura Leidenstadt Silent Hill
Caracas
Quand au soir, parfois, les filles
de ma Mémoire…
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