Lorsque j'écris, moi, j'ai toujours le cœur béat
Je suis le Fou, l'Auguste et le Dernier Chat Pitre
Augustin rêvant de Carthage à son pupitre
C'est aussi moi ces lettres d'or... D'alinéa...
Lémurie, Agartha cachées dans mes carnets
J'imagine, fleuris, arabesque, estampille
et je note, illustre, de petits points torpille
ces pages de sable que je n'ai su tourner.
Toutes ces pages, un jour, tu me les as données
Pour que j'en fasse plus qu'un doux conte de dunes
Là-bas, au loin, à l'ouest, au détroit de Neptune
Ces pages de sable ainsi font font des années
folles à lier, filles de joie ou fleurs du mal
fées d'hiver, fariboles, fables, fanfreluches,
sangs d'encre, plumes d'oie, et boas en autruche
des vies, des virgules, dés pipés, décimales...
Toutes ces pages, un jour, tu me les as données
pour que j'en fasse plus que des bouquets de proses
C'est là notre cantique et nos métamorphoses
quand Didon se souvient de l'étreinte d'Enée.
Tous mes mots-valises, je les ai posés là
sur ces pages de sable, sur ces bancs de sel
Je n'étais pas Breton mais tu étais de celles
pour lesquelles naissent chimères par-delà
les légendes oubliées, les sauts des dauphins
et le temps qui se meut dans les ombres félines
quand Soleil d'Arkadia devient cornaline
corps niche & cœur de pierre dans le jour défunt.
Toutes ces plages, un soir, tu me les as données
Il y avait du vent dans nos cheveux d'automne,
de la mélankhôlie au fond des scopitones,
des roses comme des reines guillotinées.
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