C'était un soir de Peine Lune et nous rêvions
au fil de l'eau et d'un récit sans fin ni fond
quand sous le poids des illusions en alluvions
j'avais dit à tes yeux qu'ils étaient si profonds
mais je n'avais rien inventé...d'autre qu'un temps
plus que parfait dans la Ténèbre plurielle
où la voix d'une Muse scandant "Et pourtant"
transperçait de ses notes sacrées tout le ciel
C'était un bord de page et nos sangs étaient d'encre
et nos ancres étaient sans bateau... Enlisées
dans la Fable...des douze coups jusqu'au chant creux
du Coq Licot aux matins gris inépuisés
Mais qu'en pensait Pluton là-bas de son Enfer ?
Me mentirais-je donc plus qu'à toi-même si
j'inventais rien que pour nous deux une autre sphère
et pourquoi pas tant que j'y suis la Galaxie !
C'était un peu de nous le long des quais dormants
Des souris prisonniers du reflet des miroirs
Des coeurs pris au piège de bien plus grands tourments
Des grains de sable las au fond de nos tiroirs
Mais ces poésies là en bâtons de Plutarque
chantaient pour nos âmes comme mille cigales
Peu importait qu'Eros bandat ou pas son arc
si chacune des rimes se faisait scytale
C'était un soir de Peine Lune et nous marchions
sur le fil des mots bleus en chagrins funambules
À nos trousses Satan - ses six cent bataillons
comme un Dom Pérignon lançaient autant de bulles
Mais qu'aurais-je changé à cette obscurité
si plutôt qu'une prose blanche entre les dents
j'étais venue masquée au grand bal de l'été
Slamant du Shakespeare comme on slame le Vent ?
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