Theo

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samedi 12 août 2017

Traversière

Quand l'aube délace son long corset de brume
de ses doigts par milliers prestes et violacés
puis si lasse s'étend, délestée du costume,
sur un soleil divan aux charmes opiacés,

nos chairs se défont de l'épaisseur des nuits
susurrant ces secrets que seule entend la lune ;
la lune qui soudain devient ruisseau de pluie
en caressant de l’œil la nudité des dunes.

C'est à mon tour, transie, le souffle saccadé,
de laisser dans ta soie celle que je fus hier
- Quelque mue superflue d'où il faut m'évader
pour renaître encore...Lune ô traversière !

Quand l'aube délasse son long corps, c'est de brume
dont se drape l'étang du grand bois de nos rêves
- Silènes et sylves que des bois l'on exhume
pour unir aux douceurs amertume des sèves.

Étendue de larmes où viennent se mirer
l'iris des narcisses, corneilles ramageuses ;
trembler l'ombre des ifs, se pencher, s'étirer
le désir du poète et sa rime ombrageuse.

Dans l'amer de tes eaux, je sombre jusqu'à l'âme
- De tes lies enchantées ô jamais rassasiée !
Dès l'aube je dirai à tous les macadams
ton prénom infini d'une voix extasiée


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