Quand l'aube délace son long corset de
brume
de ses doigts par milliers prestes et
violacés
puis si lasse s'étend, délestée du
costume,
sur un soleil divan aux charmes
opiacés,
nos chairs se défont de l'épaisseur
des nuits
susurrant ces secrets que seule entend
la lune ;
la lune qui soudain devient ruisseau de
pluie
en caressant de l’œil la nudité des
dunes.
C'est à mon tour, transie, le souffle
saccadé,
de laisser dans ta soie celle que je
fus hier
- Quelque mue superflue d'où il faut
m'évader
pour renaître encore...Lune ô
traversière !
Quand l'aube délasse son long corps,
c'est de brume
dont se drape l'étang du grand bois de
nos rêves
- Silènes et sylves que des bois l'on
exhume
pour unir aux douceurs amertume des
sèves.
Étendue de larmes où viennent se
mirer
l'iris des narcisses, corneilles
ramageuses ;
trembler l'ombre des ifs, se pencher,
s'étirer
le désir du poète et sa rime
ombrageuse.
Dans l'amer de tes eaux, je sombre
jusqu'à l'âme
- De tes lies enchantées ô jamais
rassasiée !
Dès l'aube je dirai à tous les
macadams
ton prénom infini d'une voix extasiée
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