Theo

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dimanche 24 septembre 2017

Morphopolis

Venise es-tu Vénus
jadis nue assoupie
parmi les joncs phallus
les roseaux en épis?

Venise es-tu Narcisse
contemplant son reflet
et celui des auspices
dans tes veines gonflées?

Venise es-tu Marquise
qui sous des masques d'or
dissimule à sa guise
éconduit puis ignore?

Venise Anadyomène
J'ai, je crois, de Stendhal
le syndrome et la penne
éperdue de dédales

Venise Colombine
tous tes chagrins de sel
de tes ponts dégoulinent
de tes rues arcs-en-ciel

Veni Vidi Venise
Je sais souffler du vers
quand mon coeur lui s'enlise
quand le temps à l'envers

redessine la ville
en habit d'Arlequin
en décor hydrophile
là pour quelques sequins

Venise Vivaldi
Sont-ce donc nos noces
cette autre saison, dis,
sous les flèches d'Eros?

Les violons de l'Eté
qui s'enfuit sous la pluie?
Ta lagune est Léthé
et Charon à Minuit

fait flotter sa gondole
sur des nappes de brume
Tu dis non je rigole
Tu dissertes je fume

A l'ombre des palais
Moi je sais ta peau d'ambre
des soupirs et des lais
le soleil de septembre

Alors je les écris
en baisers impatients
et ton corps lui charrie
des ruisseaux de diamants

Allons, allons ma belle
le long de ces canaux
Vois nos pas ribambelles
au bord du Rialto

Allons nous balader
quand ta main dépliée
laisse encor s'évader
tout l'or des sabliers

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