Je
me tiens sous l'orage des dieux et j'attends
cet
éclair de génie qui frappera ma plume.
L'Océencre
couvert de ces grandes écumes
se
tord, s'agite comme le Léviathan.
Quelque
part dans l'Inachevé, j'écris la Vague
plus
gargantuesque que celle d'Hokusai
-
Ogresse bleue qui poupes et voiles assaille,
dont
causent en tremblant les pêcheurs de la rague.
Des
chemins asphaltés à cette voie lactée,
tout
n'est qu'eau qui se dit diluvienne ou bénite ;
des
adieux d'Atlantide aux humeurs sélénites
et
Vénus, née des flots, elle aussi ballottée
au
gré de ces courants qui refont les légendes,
déluges
et dunes d'où songent les corps cerfs
volants,
voleurs de vents tels ces rhopalocères
qui
dansent la démence par-delà les landes.
Bruissent
les tamaris dans la brise marine.
Le
phare, de son œil, transperce les ébènes
-
Cyclope de pierre, vieux gardien des carènes
au
bord des falaises que sable et sel chagrinent.
Il
y a bien longtemps lorsque de port en port
on
allait mesurer l'Inconnu au compas
des
rêves et compter alors combien de pas
séparaient
le grand astre berger d'Alcor,
nous
étions déjà là, attendant que renaisse
l'aurore
des cendres, en lentes élégies ;
des
rues de Syracuse aux remparts d'Ortygie ;
il
y a bien longtemps - une ancienne jeunesse -
J'étais
pêcheur d'étoiles et toi l'Infini
-
Molotov de flammes sous les chapes nocturnes.
Avec
la force des tempêtes sur Saturne
et
ce jusqu'aux douces mélancolitanies
On
s'aimait...
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