Theo

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vendredi 24 juin 2016

Memento...

D'une lune lointaine ai-je écrit tous ces mots...
C'était l'encre des nuits, d'autres cieux de cobalt
constellant mes carnets et les bords de l'Asphalte,
déversant l'Infini aux versos abismaux.

J'ai renversé le temps et ses sables mourant
dans des geôles de vers, remonté les courants
sur la nef d'écume dont la voile incertaine
frissonnait doucement comme l'eau des fontaines.

Et des brumes aux nues, j'ai tissé mon écueil
la trame des récifs, les plages du recueil.
Qui chantait l'océan à l'oreille d'Ulysse?
Des lyres, des oiseaux perdus dans les abysses.

D'une île disparue, nous ai-je ainsi songées...
Invincibles bastions où la nuit se posait
recouvrant nos secrets de ses ailes de jais
jusqu'au jour malandrin, jusqu'au jour mensonger.

Des mots passants, j’en ai croisés, et des vers laines
souvent filés sous les marasmes de Sélène;
réinventé la vie, habillé les fantômes
et peint de nos passions les plus sombres symptômes.

Aux pâles lueurs des astres et des flambeaux,
n’ai-je donc embrassé le sein de Salammbô?
respiré ses cheveux là jusqu’à l’hébétude
puis goûté de son sein toute la plénitude?

D'une lune lointaine écrirai-je demain?
Quand les souffles d’autan voleront ma mémoire
Quand les sables d’antan brûleront cette histoire
Mon nom s’effacera au bas du parchemin…


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