Theo

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vendredi 8 juillet 2016

Book Antiqua


Aux cloches de l'aube des corbeaux répondaient
en cris sarcastiques dont l'écho saccadé
transperçait les frimas. Couchée là, sous le dais
du ciel, à ton baiser mortel, j'avais cédé.

Noyée dans tes iris qui changeaient constamment
comme les moires du lac où tu te baignais
lorsque le soir venu, dans tout le firmament,
les torches, les fanaux, lentement s'éteignaient,

je sombrais à mon tour dans un songe sans fin.
De mes yeux jaillissaient des eaux céruléennes
et des flots éclatants envahis de dauphins,
de poissons-chats aux moustaches éoliennes.

Tu me dis "Viendrais-tu sur les routes du vent
respirer l'horizon? Ses parfums indigènes?
C'est ton cœur arrimé à mon cœur, dérivant,
des portes d'Agartha au port de Carthagène.

C'est le chant diluvien des derniers résistants,
les typhons assonants qui barattent l'écume,
arrachant les cordes des plus grands cabestans
mais c'est aussi la brise caressant la plume.

C'est cette île flottant au-dessous des nuages,
le château des odes et des anamorphoses,
des vagues d'encre bleue qui rêvent sur la page,
en écoutant Borée souffler des airs grandioses

dans la conque salée des douces néréides.
Voudrais-tu avec moi partager cette ivresse
des grands larges loin d'autres édens insipides?
Et laper les torpeurs sur le corps des déesses?

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