Theo

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dimanche 17 avril 2016

Polaris 92

Un songe cette nuit m'a mordue jusqu'à l'âme;
Ses yeux étaient les tiens, dardant d'obscures flammes,
gemmés d'astres aussi tels les cieux boréens;
Vois si je m'en souviens aux portes du matin!

Au creux de ma mémoire, il brûle tant encore
comme ce feu sacré sous l'orbe du cratère
et mon cœur contre toi fait un boucan d'enfer
à réveiller là-bas la Belle du Bois Mort.

Nous flottions ensemble sur la Mer du Nectar,
enivrées et bercées par les notes des sphères;
je n'avais que ton corps chaud pour unique amarre
et t'étreignais si fort que s'embrasaient mes chairs!

Une comète au loin filait avec entrain.
Des ours, des lions jonglaient sous d'immenses arcades;
Persée et Pégase faisaient la cavalcade
et toi tu t'accrochais follement à mes reins!

Explosant - Polaris pailleta nos peaux d'or
et nos doigts serpentant entre les précieux spores
redessinaient la vie en nombres érotiques.
Orphée à la lyre, jouait un blues cosmique.

L'Univers tout entier sur tes lèvres dansait :
des chevelures impies comme des nébuleuses,
météore, nova, black hole, milky way...
langues musicales ou étoiles fileuses...

Tu es de chaque lune et de chaque soleil,
la dernière évidence avant de m'endormir,
la seule vérité que rien ne peut occire,
ni l'aube maline, ni les cris des corneilles.

Lorsque je peux au petit jour te contempler,
drapée de silence, de caresses célestes,
une larme souvent sur ma joue vient glisser
et tout bas je murmure "Mon Bel Amour reste..."

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