Theo

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dimanche 20 décembre 2015

December my love

Aux brises de décembre, tu ouvris les yeux.
Les miens déjà avaient vu bien des choses;
suspendre les souffles et s'éteindre les roses;
les aubes de parme, la colère des dieux.

Qui m'aurait dit qu'un jour j'aimerais donc autant!
On emporte le vent et l'on sème le temps
lorsque cogne le cœur comme un fou aux barreaux
des bastilles cachées; un fou ceint de garrots.

Mais le glas des amants hélas avait sonné
et le doigt d'Aphrodite piqué d'une épine
avait teint la Rose de sa sève sacrée;
Belladone, versé, ses larmes d'atropine

dans le verre des rois et celui des poètes.
Je n'ai rien inventé depuis lors Mon Amour;
je ne fais que conter en pieds ou pirouettes
pourquoi tourne le monde, roulent les tambours...

Aux brises de décembre, tu ouvris les yeux.
Les miens déjà avaient bien trop de fois pleuré
mais qui m'aurait dit qu'après toutes ces années
quelqu'un ferait encor le ciel si merveilleux!

Aujourd'hui tu es là, ronronnant dans mes bras;
sur le dos des tuiles, le temps casse ses cordes.
Il n'est plus un violon pour se plaindre du froid
et nos coeurs et nos corps dans l'aurore s'accordent.

C'est frimaire dehors mais nos chairs irradient;
nos yeux brûlent toujours de ce feu courtisan;
Saint Michel et sa flèche au matin psalmodient,
pénètrent la brume, réveillent les gisants.

Le long de ta nuque, ma bouche papillonne,
incante mon désir, à tes soupirs frissonne.
Tu murmures mon nom comme le ciel, Kochab;
Entre tes mains, je redeviens le nocturlabe.

Aux brises de décembre, nous ouvrons les yeux;
mon corps répond au tien dans un élan dément
- un peu beaucoup à la folie passionnément -
Et les morts attendues font de nous deux des dieux.



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