Theo

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vendredi 17 juillet 2015

Prélude & crépuscule


Tout au bout de ses doigts des roses bleuissaient;
Leurs pétales silencieux comme des flocons
sur les blanches touches du piano se posaient;
Les ténèbres déjà descendaient des balcons.

Des bouquets de bougies éclairaient le salon,
ombres belles dansaient sur les murs ivoirins;
Hécate avait chassé l'orgueilleux Apollon,
répandait dans le ciel ses si longs cheveux bruns.

Des clefs et des serpents sifflaient entre ses mains,
je tenais dans mes paumes un bonheur bien fugace;
Grisée par la musique et les baisers carmins,
j'oubliais que le temps est ennemi coriace;

Après le feu toujours tout redevient glace.
Ses doigts se baladaient le long du clavecin
les miens étaient avides d'une nuque androsace
d'une gorge épicée ou du frisson d'un sein.

Elle laissa le chant pour les tendres coussins
d'un divan de velours où je la rejoignis,
le coeur plus que tremblant d'un désir tellurien;
"Jusqu'au jour, dit-elle, tenez-moi compagnie"
...

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