Theo

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dimanche 19 juillet 2015

Fragment nocturne


Toute la nuit je l'escortais avec ardeur;
La lyre céleste partagea notre idylle,
Véga sur nous veillait d'un oeil plein d'impudeur;
J'étais l'antre, l'exil, elle était la Sibylle

Et nous jouions à quatre mains, désormais nues,
la volupté - moderato cantabile -
brisant des horizons les lignes continues;
Entre ses lèvres, je m'étais faufilée

explorant tour à tour ses cimes, ses alcôves;
Et sous l'ondoiement de ma langue serpentine,
ses cris étaient tels les rugissements du fauve,
ses soupirs, ceux du vent dans les bois d'Engadine.

Elle avait comme un goût des neiges des grands faîtes
qui au petit matin tutoient tous les nuages;
Mordant ses chairs, je me croyais un peu prophète,
le roi des airs, le roi des rois, monarque et mage.

Quand, sur mon ventre chaud, ses cheveux s'étalèrent
Les vagues s'étirant, recouvrirent la plage
et nos corps devinrent mouvements de la mer
"Jusqu'au jour, dit-elle, poursuivons le voyage"



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