Theo

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samedi 23 mai 2015

Lune et l'Autre


A la blanche fontaine, une lune pleurait
des larmes de cristal qui jouaient, voyez-vous,
l’Air un peu affolé du premier rendez-vous
quand tressaille le Cœur sous les coups du fleuret
- Mélodies décousues, Sérénades aiguës -
Gouttes et notes d’eau sautillaient sur ses cils
comme autant d’étourneaux perchés là sur un fil ;
Que sa tristesse était douce ainsi suspendue !

Et moi, les yeux nus, je courais toutes les nues,
ajoutant des rubans aux cheveux d’Andromède ;
La nuit n’était plus qu’un dernier intermède
où nous pouvions promettre sans malentendu,
sans l’ombre d’un doute, sans regret, sans mentir,
en attendant de boire, du même regard,
les pâleurs naissantes dont le jour au hasard
zébrait les ténèbres sur le point de mourir

Encore un peu, encore une fois, emportant
avec elles Ma Belle Amie, Mon Seul Amour,
Celle pour qui j’aurais fait et refait le tour
du monde à dos de Kraken ou de Léviathan !
Pour un de ses baisers, pour un de ses sanglots,
pour que vive encore l’Âme toute entière
quelque part cachée dans les cimes altières,
perdue dans les mers mangeuses de matelots.


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