Theo

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vendredi 29 mai 2015

Callisto


Je pense encore à toi, m'a-t-elle écrit hier
De petits points alors précédaient le sujet
comme un pont suspendu dans le vide stellaire,
un écueil oublié au milieu de l’Égée.

Alors que doucement s'estompaient souvenirs
d'une chevelure, d'un regard aussi noirs
que l'écorce du sylve où j'aurais pu écrire
son nom si Jeunesse cette terrible Moire

n'avait pas encore perdu le fil des heures
et déserté mon cœur sans ces grands mots d'adieu
qui font des paupières ces sables fossoyeurs
et de chaque départ, un mal insidieux.

Près d'une source claire, elle m'avait, ce jour-là,
offert un sourire à renverser l'Olympe,
à libérer Titans des geôles de Gaïa, 
à dépeupler l'Enfer et ses bruyantes limbes!

Comment aurais-je pu à mon tour résister
aux feux de Callisto, cette ardeur juvénile
qui consumait le monde et mon moi attristé?
Je voulais son baiser pour un dernier exil.

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