Theo

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samedi 3 mai 2014

Autres Mondes

Car lorsque je la pense, j'ai la Mémoire d'Ailleurs
d'Autres Mondes, d'Autrefois que des siècles aiguilleurs,
orientent avec fantaisie sur la Voie Lactescente,
peuplée de nébuleuses et de naines indécentes;

Des châteaux formidables, d'immenses ponts lévitant
dans la brume et cette aube ô absolument exsangues!
Car lorsque je la pense, moi je suis toutes ces langues
qui font d'un sujet hésitant, notre amour palpitant.

Ce sont des jardins dont chaque secret, tantôt se love
sous les mousses acides, tantôt s'endort en lutin
dans le ventre des Aulnes, le cœur bruni des Mangroves;
Esprit follet, gnome chanteur au sourire mutin.

Ce sont de longues plages où glissent les alizés,
les phrases de velours sur les cimes pâles des eaux;
l'écume accroche ses foulards aux rochers aiguisés;
De l'encre safranée coule des plumes des oiseaux.

Si ses yeux ne sont pas bleus, si les miens ne sont pas verts,
ils connaissent pourtant tout de ces légendes marines;
les miennes ont goût d'orage, les siennes saccharines
causent d'horizons khalifes qui ignorent l'hiver.

Si brûlant ce vent qui souffle sur mon cœur de valet
Sirocco, ai-je dit, et Reine à la coiffe étoilée
tendrement a souri - Sur sa joue brillait une gemme,
mille autres explosaient dans ses galaxies suprêmes.

Car lorsque je la pense, j'ai la Mémoire d'Ailleurs,
d'Autres Mondes, d'Autrefois que des siècles arabesques
ont enfoui sous les dunes et les fleuves orpailleurs;
J'ai cherché là le sérail, ses portes dorées, ses fresques.

J'ai fouillé les médinas, les corridors d'Alcazar
traversé les déserts blancs - Derrière les jalousies,
sa chevelure avait comme un parfum d'Andalousie
et chaque fois disparaissait en volutes bizarres

qui jamais ne finissent d'enrubanner mes pensées;
Je me suis égarée, je crois, dans le verger des fées
où poussent de très longs soupirs, de si grands orangers;
A tout l'azur du ciel, la terre s'est mélangée.



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