Theo

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jeudi 5 décembre 2013

Timeless 2013





Si le CD live sort le 9 décembre, il faudra attendre le début de l'année prochaine pour voir le DVD et cette bande-annonce (fort réussie à mon humble avis) va mettre mon impatience à rude épreuve!
Je n'ai pas dit grand chose du concert à Bercy le 10 septembre dernier. J'en ai certes parlé avant mais...peut-être qu'il m'a fallu toutes ces semaines de silence pour me remettre de toutes ces émotions. C'est ainsi depuis des années! 

2013, l'Odyssée de Mylène...Ce 10 septembre, j'embarquais à bord d'un vaisseau spatial et voyageais jusqu'au cœur de la Galaxie Farmer. Mais pour obtenir ma place sur cette navette, il m'a fallu appréhender le Temps, l'apprivoiser ou du moins essayer.
Et si Mylène m'était contée...Ce Temps, il faudrait le remonter jusqu'à ce matin de décembre 1995. Ce jour-là, je suis tombée amoureuse d'un visage et d'une voix s'évadant de mon tube cathodique. Il m'est difficile à vrai dire de poser des mots sur ce que j'ai ressenti alors, peut-être par peur de n'être au final qu'une fan de plus parmi des milliers. Oui, simplement une fan quand cette rencontre demeure - là, au creux de ma mémoire - inoubliable, irremplaçable. C'est sûrement ce que diront aussi ces autres fans. Tant pis. Il me faut donc assumer ce statut. Et tout en l'assumant, assurer qu'il y aussi bien davantage, au-delà des émois de l'adolescente que je suis encore parfois. Cette grande ado qui, en ce 10 septembre 2013, a attendu plus de dix heures avant que ne s'ouvrent les portes de Bercy, se rassurant à de multiples reprises pendant ces heures interminables du degré raisonnable de son adoration en comptant les tentes de celles et ceux qui campaient là depuis un mois! Il y a toujours pire que soi! Je suis mal placée pour juger l’extrémisme de certains quand d'autres penseront que ces dix heures d'attentes sont déjà de la folie! Qui a dit " Quand on aime, on ne compte pas."? Mais que ne compte-t-on pas? Pas les heures en tout cas! Parce que ces heures-là, je peux certifier qu'elles se chiffrent, qu'elles s'étirent, qu'elles "s'élastiquent" sournoisement même! Et paradoxalement, elles s'évanouissent en un instant, lorsqu'on se retrouve aux premiers rangs de la fosse et que résonnent les premières notes...cet Instant X que chantait Mylène un matin de décembre 1995...

Allongée dans la mousse, pâle, dévêtue, paupières et lèvres maquillées à outrance, elle incarnait subitement un idéal féminin. J'avais tout juste 17 ans et à cet âge, on a besoin de modèles, de repères et de rêves. Mylène fut tout cela et bien plus encore parce que c'est avec elle qu'est née ma Poésie, ce que je suis vraiment quand tombent les artifices. J'ai trouvé dans ses mots, un écho aux miens encore muets et prisonniers de l'âme.

Tout a commencé avec cet Instant X, cette voix qui chantait le Styx et le millénaire à venir. Dans les jours qui suivirent, j'achetais l'album Anamorphosée. Au son de California, j'étais irrémédiablement sous le charme. Cette magie n'a jamais cessé depuis. Voilà presque dix-huit ans que la voix de Mylène ponctue de ses aigus uniques mon existence, mes songes et mes vers...Je voudrais simplement la remercier pour cela, pour tout ce temps qu'elle m'a aidé à appréhender, apprivoiser ou du moins essayer.

Mon premier poème, je l'ai écrit en écoutant Je t'aime Mélancolie. J'avais peut-être griffonné quelques semblants de rimes ici et là par le passé mais c'est avec cette chanson que j'ai pris conscience de ce stylo entre mes doigts, de cette page blanche et du besoin inéluctable de libérer soudain ces mots, ces images qui se bousculaient à l'intérieur comme si les paroles de cette chanson avaient agi en formule magique : "Quand tout est gris, la peine est mon amie/ J'ai l'âme humide aussi/ Tout mon Etre chavire/ Ô viens je t'en prie/ C'est ton amie aussi/ C'est l'élixir de nos délires/ Je t'aime Mélancolie." Avec cet abracadabra, ma plume est venue au monde. Le poème s'intitulait Ab imo pectore, autrement dit Du fond du coeur. Révélateur mais aussi sous-entendu. Finalement, j'ai toujours considéré l'écriture poétique ainsi. Une manière de tout avouer en dissimulant encore. Une évidence masquée. C'est pour cela que les textes et la voix de Mylène m'ont tant marquée. Il y avait tellement à deviner entre les lignes, entre les souffles suspendus...

Ainsi, ai-je grandi à travers ses chansons, ses clips. Comme tous les fans, j'ai bien sûr accroché des posters aux murs de ma chambre, couru après tous les mags dont elle faisait la couverture. Je reconnais volontiers qu'il y a chez le fan un côté obsessionnel voire fétichiste mais je n'écris pas ces quelques lignes pour tenter d'analyser ce comportement.

Mon premier concert, c'était le Mylenium Tour en 1999 à Bordeaux. J'allais la voir EN VRAI! Je n'ose décrire l'état dans lequel j'étais. Quand le visage de la gigantesque statue s'est ouvert et qu'elle est apparue, suspendue dans les airs, j'ai sombré dans une hébétude complète! Pas un mot, pas un cri n'est sorti de ma bouche. Ce concert là fut une expérience quasi-mystique. Un peu comme si j'avais été une prêtresse et qu'après maintes prières, une divinité m'apparaissait soudain. Ce soir-là, Mylène n'était pas humaine à mes yeux. Elle transcendait le Temps.

En 2006, pour la tournée Avant que l'ombre... ce fut un bonheur indicible de la retrouver. Je mettais les pieds à Bercy pour la première fois. Je me souviens avoir attendu depuis 4 heures du mat! En janvier! Une folie! Mais l'excitation l'emporta sur le froid hivernal! Un spectacle grandiose! Une entrée extraordinaire! Une capsule de verre illuminée, là soudain au dessus de la fosse qui descendait lentement vers cette deuxième scène en croix, un pont qui s'abaissait, des colosses au crâne rasé portant de longs manteaux à la Matrix faisant traverser cette capsule jusqu'à la scène principale transformée en une sorte de temple et...Mylène à l'intérieur de ce sarcophage hi-tech qui s'éveillait alors d'un long sommeil, d'une longue absence...Extraordinaire! Et la sortie le fut tout autant avec ce rideau d'eau qui dessinait des formes et des mots! Un concert ô combien magique!

2009, le tour n°5. Époustouflant! Sans doute le concert le plus parfait, le plus maîtrisé. Une intro encore épatante avec cet écran géant, son œil qui fixe le public de longues secondes avant d'exploser et de se transformer en une sorte de nébuleuse dantesque...Et Mylène apparut! Les deux statues d'écorchés situées de part et d'autre de la scène étaient fascinantes.
Un 12 septembre au Stade de France et des milliers de fans entonnant en chœur un joyeux anniversaire...

Cette année, c'est peut-être la dernière fois que je voyais Mylène sur scène. Bien qu'elle n'ait rien confirmé, cette tournée sonne quand même comme un adieu. Si c'est là sa révérence, alors bravo parce qu'on en a pris encore tous et toutes pleins les yeux, plein le cœur avec ce show futuriste, ce vortex d'où elle surgit, ces robots danseurs un rien inquiétant, cette sortie onirique. Étrangement, c'est en nous transportant au confins d'un autre univers, qu'elle était pour la première fois plus humaine et peut-être encore plus proche de ses fans. Des instants d'une émotion ineffable que je garde précieusement au creux de ma mémoire.

Alors pour tous ces instants, Merci Mylène...

  





1 commentaire:

  1. Très bel hommage... sincèrement.
    Je peine à croire que Timeless soit le dernier concert après le mal qu'elle s'est donné à se faire un nouveau visage. Encore un ou deux à mon avis.
    J'ai définitivement lâché avec Bleu Noir et depuis je n'ai qu'une succession de déception. Pire encore : je ne la reconnais plus. Les expressions faciales sont perdues.
    Je suis plus admiratrice que fan en ce qui concerne les stars, ça a toujours été, car j'admire l'oeuvre, entière ou pas, la pensée du moment, etc. Et je sais lâcher quand ça ne me ressemble plus, sans en vouloir à l'artiste qui a bien ses raisons après tout !
    Je salue cet article qui te va forcément à merveille et me rappelle avec une certaine tendresse cette confidence du poète naissant sur le fameux titre Je t'aime mélancolie.
    Puisse de ta plume couler une encre à fables, de très longues années encore...

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