Theo

Theo

mercredi 25 mai 2022


Comment souffler dans une corne ?

Muse, Toi qui sais tout des chants

de Vent, de Brume et d'Olifant

des soirs d'hiver, des matins mornes...

Comment souffler dans une corne ?

Muse, Toi qui sais tout du Temps

du Cœur des rois, du fil des Nornes...

*

J'avais suivi ton souvenir

dans les venelles d'une ville

où tout, Ma Muse, osait frémir

comme au zénith, pavés et tuiles


J'avais suivi ton souvenir...

**

Se remémorer

tout ou presque

un futur sans retour

comme une rivière

que remontent les anadromes

sous les tamis des chercheurs d'or

et le regard de Marilyn


Puisque la pluie là-bas

se danse là-bas se danse

comme une ronde de sabbat

se danse là-bas se danse

Chevelures aux vents

contraires

Laves

Cendres

Laissons aux papys russes

missiles, Kremlin

pour quelques missives

et douceurs de vélin

***

L'aube n'est encore qu'à ses balbutiements

Au-dessus des rochers planent les balbuzards

Un Mage dans l'écume déchiffre le hasard

comme s'il relisait le grand livre du Temps

****

Que dit la mer ?

Ce ne sont que rumeurs

de vieilles rancœurs

des colères amères

des mots pourfendeurs

d'anciennes promesses

tombées dans l'Abysse

comme des vins de messe

au fond des calices

*****

Pour t'écrire mots bleus comme les flots d’Égée

J'ai trempé ma plume dans le sang de Limule

Ô pages tachetées, cabotages légers

Fantassins papillons et romance de bulle


Je te raconterai belles histoires d'eau

mais à dormir debout sous les haubans de hune

Des récits d'horizons, de récifs, de dodos

de licornes venues des océans de Lune


Et ces trésors perdus au cœur des profondeurs

Vestiges d'un passé gardés par des vestales

aux nageoires drapées d'impensables splendeurs

et de cheveux brillant comme un feu de métal


Pour t'écrire mots roses, ces pétales chus

J'ai trempé ma plume dans le sang de Méduse

puis j'ai livré mon âme à son bec si crochu

que l'émoi l'emporta sur le moi aux cents ruses


Je te raconterai tous ces poissons presqu'îles

les brasiers allumés sur le dos des baleines

les destins oubliés que lisait Tanaquil

dans le vol des oiseaux et celui des phalènes


Je te raconterai...

*****

Comment chasser le secret dans l'Art de Musique

Soprano prisonnier de cette tour de briques

quand les flammes chauffent alambics et cornues

Comment chasser les dieux dans l'entrelacs des nues

******

Dans l'ombre d'un boudoir, il advient bien souvent

qu'une plume, seule, pleure sur le papier

quand la cire elle aussi, en proie au long tourment

tombe des sanglots blancs comme pour expier

la folie qui lui prit il y a fort longtemps

d'avoir bien trop aimé sans le prouver assez

une étoile noire, reine du firmament

pour qui tout ce ciel fut renversé, dépecé

Pour qui furent jetés tous les cieux à ses pieds

effeuillés les soleils marguerites à nu

faites ces alcôves dans l'infini guêpier

des nébuleuses bleues, de ces novas en crue

Dans l'ombre d'un boudoir, Âme trouva chemin

qui mène aux sources chaudes et chuchoteuses

mais dut pour traverser renoncer à demain

figer les sabliers, démembrer les trotteuses

Mon songe peut être doux ou serial killer

Mensonges sont ce lac où les saisons s'inversent

où tout lors se suspend : un souffle, un cœur, une heure !

Les tours n'ont plus de murs, le fort est sans la herse

...

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