Voyageur, je vais au fil des mots —
Chrononaute
me dit-on quand mes phalanges viennent
tourner
les pages noires des livres où des
sphinx sans nez
Eux regardent glisser — glisser les
blancs steamboats
sur des fleuves romans, le long du
Serpent Nil.
Vois, Nageur vertébré, si la rive
d'Ithaque
a aussi ses statu quo comme Île
de Pâques...
L'horizon que tu sondes n'est que ligne
reptile.
Et du plus haut des minarets soudain
résonne
le chant du muezzin...Sommes-nous à
Samarcande ?
Les cimes des mosquées ont remplacé les landes
où dansaient celles aux chevelures d'automne.
Allons boire aux fontaines souvenirs
confus
de ce qui fut peut-être un peu de nous
ailleurs
quand nous étions Jésus et Judas
l'orpailleur,
Confucius Siddhartha et prophète à
l'affût.
||||||||||||||||||||||
Ainsi avons-nous donc occis putes et
dieux
Incapables désormais d'érections
mystiques ;
curé les os de Sirène, crevé nos
yeux
sur les bancs de sable de jardins
aquatiques.
Que reste-t-il alors dans nos filets de
pêche ?
Horizons—os rhizomes—ô miroirs
brisés
Des larmes de Sirène à présent un
peu Seiche
Vingt Mille yeux dont jadis nous étions la
risée...
Et des caténaires pour toute
cathédrale
quadrillent ici-bas notre azur dévasté.
Le soleil, lui, tu vois, il se meurt
dans un râle ;
L'espérance et la foi ont cessé
d'exister.
Il faudra dire au ciel qu'il n'y a plus
d'oiseaux
pour cajôler ses nues de leurs ailes
diaprées
ni même d'écailles pour iriser les
eaux ;
il faudra dire aux Hommes qu'il n'est
plus d'après !
Entends les ors félins qui d'orbites
béantes
sourdent encore en choeur
dans d'infinis murmures...
C'est le Temps Empereur qui donc nous
chante
tant et tant d'histoires mais qui
jamais ne durent.
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