Theo

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jeudi 24 janvier 2019

La fureur d'écrire


Mémos mis en veille dans des vases canopes
sillonneront Ténèbres, son Nil mystérieux ;
vagabonds et passeurs, nautoniers nyctalopes,
ils auront d'Infini un désir impérieux.

Puis aux points cardinaux qui, tels 3 mousquetaires,
étaient 4, moi, j'accrocherai des virgules ;
et s'il faut pour cela écorcher tout l'éther,
alors soit je serai l'heur' du crime aux pendules ;

Le Minuit spadassin sous son masque de vers,
grand buveur d'art maniaque ou fumeur d'hémistiche,
D'Artagnan du style ô Cyrano découvert !
Sèmerai aux orées « Hosanna » acrostiche

Qui viendra éclore sous la voûte des cieux.
Ainsi Poète en infirme amant voit l'étoile...
comme fleur d'artifice éclatant sur la toile
trop noire ! trop noire ! J'ai du khôl pleins les yeux !

Des larmes d'absinthe qui diluent mes sangs d'encre
noire...bien trop noire! C'est du spleen mais qui swing,
un violon amoureux du printemps sur un ring ;
c'est le cœur d'Atlante Ys empalé sur une ancre.

Et s'il faut un credo pour toute vanité
Je ferai le chemin de ce cœur à l'envers ;
oui j'irai en découdre avec tout l'univers !
Aux confins du Néant, j'écrirai des cités

des temples, des palais, des jardins, des balcons...
Le Poète y sera comme l'égal des Dieux,
le Fils d'Horus à tête d'Homme ou de faucon
et les pluies tomberont en des chants mélodieux

mêlant leurs tristesses à celles des fontaines,
leurs rires de cristal à ceux des stalactites,
leurs sourdes colères aux cascades hautaines
et leur folle fureur à des flots hématites.

Mémos mis à l'eau dans des urnes magiques
sillonneront les mers et les sables mourants ;
scribes somniloques, flibustiers romantiques
qui, à chaque épitaphe, répondent « Pourtant... »



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