Theo

Theo

lundi 7 janvier 2019

Hissez Ô

De Songe, je pris l'aile, parcourus le jour
puis traversai la nuit. J'allais d'aube en obscur,
inventais des terres que des flots, alentour,
étouffaient ou berçaient dans de grands bleus cyanures.

Mer veilleuse ô Mer! Sur tes eaux méridiennes
ma mémoire se perd, submergée à son tour
par tes bleus outranciers que des barques phalènes
prennent donc pour aller sans penser au retour.

Mer ah Mer indienne...Suis-je de ces esquifs?
Ces rêveurs au long cours dont les doigts emplumés
caressent la lune, les nuages oisifs
jusqu'aux marges des cieux et des nues costumées?

Je, ma Muse, me voici le Hérault/ Mercure
qui dans le creux des nuits, de tes pages de sable,
craint de l'errance la blancheur et les sciures,
les miettes muettes de phrases ineffables.

Colombine Art Sequin Jasmine chez Râ sad
Sourds six yeah bas résille & Pan talons anguilles
comme un génie en sky bleu djinn qui se ballade
dans la hampe du g, dans la tempe des filles

Et le temps pris de court, en espuma s'achève
au sommet des vagues, dans la gueule du lion.
Mer si belle ô Mer! Vois, j'ai écrit sur ta grève
Merveilles vermeilles, dessiné des galions

qui s'en vont fièrement aux marées d'équinoxes
chercher des trésors dans le ventre des îles;
Paradis on les nomme, souvent Paradoxes
Ambre gris, bézoard, nacre ou ægagropile.

Mercenaire des eaux, je deviens chaque fois
quand j'espère croiser à la lune d'argent
le reflet de Mermaid et ses yeux où se noient
tous les cœurs des marins, les krakens émergeant

d'inlassables abysses si pleins de fantômes
qu'on les dit constellés comme des firmaments.
C'est mon moi qui chavire en mirant ce royaume;
mon souffle, des courants, se fait l'hôte et l'amant.

Ma mémoire, je crois, est un livre sans fin
car chaque souvenir ajoute encor sa page.
Viens donc voir danser les notes et les parfums!
Ecoute à mon âme de la mer le ramage

qui comme un boléro aux rythmes invariables
ressasse crescendo son air jusqu'au rivage.
C'est toujours la vague qui mourra sur le sable
et toujours renaîtra de l'écume sauvage...



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