Theo

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vendredi 22 décembre 2017

Venezia

D'écume ou de pierre, elle vient
chaque nuit baiser mes paupières
De vague ou de ciel, elle va
balancer sa croupe isocèle
de porches en ponts, de soupirs
en frémissements...et je suis
barje de son cul comme elle est
barque de mon ru elliptique
élitiste écliptique héraut
érotiquement nôtre lorsque
les églises elles aussi
dans ses cents lagunes s'enlisent
Chantez! Gondola Gondola!
Là sous ses jupes en venelles
Chantez! Gondola Gondola!
Moi je me perds dans ses dentelles
Et l'aube en robe de safran
soliste solstice sautille
de petits pas en petits ponts
Ici c'est la lune qui glisse
Ici c'est le temps qui s'enfuit
à bord d'un cortège d'esquifs
qui fait de récif en récif
si long le lit des amants
De rêve ou de vase, elle passe
sur les canaux et les balcons
De sel ou de verve, elle effleure
doucement le livre des heures
Sonnez! Sonnez! les cors, les cloches
Sont-ce coeurs qui s'en vont, s'envolent?
Sonnez! Sonnez! Beffrois et tours
Pantalon porte un masque de loup
qui lui murmure à nos oreilles
des monstres d'or et des merveilles
De luxe ou de stupre, elle adore
les grands palais, les corridors
De miel ou de fièvre, c'est elle
encore cachée dans les alcôves
crachant de l'eau par tous ses puits
soufflant du verre par ses fentes
Casanova Casanova
connais-tu donc cette histoire d'O?
Casanova Casanova
le coeur qui bat sous le jabot?
De brume ou de brune, elle file
chaque jour bien de mes pensées
Femme en fantôme ou qui sait ville
cité aux mille et un reflets
Le doge est mort! Le doge est mort!
Vive l'hiver et les violons!
Le doge est mort! Le doge est mort!
Vive Arlequin et les chansons

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