Theo

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vendredi 9 septembre 2016

Henné Ides

Les flammes qui se déhanchent entre les roches
comme les filles d'un pays lointain et proche,
font de l'ombre des hommes sis tout autour d'elles,
celles de géants sans paupières ni semelles.

Quand cette ombre grandit sur les grains déjà froids
du sable jusqu'à se confondre avec la nuit,
c'est le temps des contes qui parlent de ces rois
mages, prophètes, marchant sans faire de bruit

entre les dunes nues - califes ou sultans,
marchands de rêves bleus et de volutes d'or,
épris de ces filles aux regards exaltants,
plus sombres que l'ombre du gardien sycomore.

Oasis, belle éclose au milieu du désert,
j'ai rêvé tes veillées et tes danses berbères,
des secrets bien cachés dans la boîte en argent
que balade un bédouin sur les routes d'Orient.

Je cavale à présent sur ces pages de sable,
mon désir est puissant comme un parfum de femme;
Du baudrier d'Orion tombe alors une fable
que l'on chante le soir avec l'art du maqâm.

Caravane, ouvre bien grand tes dizaines d'oreilles!
Les vents soufflent aussi sous les palmiers bénis
de ces notes musquées envoûtant le sommeil
avant de se perdre dans les cieux infinis.

Mes chimères sont nomades, elles musardent
des buissons de nopals à ces yeux qui se fardent
d’horizon noir et je devine sous la toile,
un corps qui, peu à peu, laisse tomber ses voiles.

C’est un ventre ondulant avec bien des langueurs
puis des mains esquissant un soleil à venir;
C’est un songe amoureux sur les chemins d’Ailleurs,
une idée alunie - vaporeux souvenir…

qui virevolte au son d’une vielle rabâb
comme la fumée blanche au bout du narguilé
et je songe encore à cette princesse arabe
ointe d’huile suave et de nuit maquillée.

Elle, Asrar, belle rose au milieu du désert!
Quand tout n’est que fragrances, ombres et lumières,
Je goûte à ses odeurs comme un étrange Astome
Et l’Amour imprègne chacun de mes atomes.






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