Theo

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mercredi 17 juin 2015

Nitescence

Pour toi, j'ai rimé sur le fil des heures
les nuées, les enfers, l'écume, la terre;
Sang était d'encre et Amour cet Ether
nitescent où rien, rien jamais ne meurt.

Dans ces toiles aux couleurs étincelles,
les astres étreignaient nos souvenirs
et tout ce qui, dit-on, est à venir...
Marcher encore sous l'arche du ciel

l'âme dans l'âme - entendras-tu mon coeur
battre à tout rompre la folle cadence
parfois à contre-temps? Quelle évidence!
Pour toi, j'ai couvert de sable les heures.

Si notre plage a changé de visage
comme un théâtre d'ombres courtoises
Si la pluie tombe encore sur l'ardoise
des toits -mélancolies et maquillages-

je n'ai pas cessé de chercher tes yeux
derrière le soleil et le silence
Qu'aurais-je à dire pour ma défense
de plus que ce coeur toujours amoureux?

De toi j'ai appris le souffle des muses
et tous les chants divins de l'univers.
Tu fis du sommeil un jardin d'hiver
où lutins jouaient de la cornemuse.

Unies nous voici au coeur des Highlands;
la falaise dont tu rêvais se dresse
là - étourdissante jusqu'à l'ivresse!
Et tu deviens le vent courant la lande.

Un quatrain pour chaque jour de juin
qui précède ta venue en ces mondes
où tes mots, les miens parfois se confondent
puis rejoignent les flots céruléens.

Et louer ta présence chaque nuit
sur les rives d'Ys, au bois d'Utöpya;
ce soir, le Château s'habille en sépia;
Chantefable ne connait plus l'ennui...

Depuis toi...toutes les pierres murmurent;
le manque se compte en morceaux de lune,
en pas égarés sur le flanc des dunes,
en flèches brisées aux pieds des armures.

Sur le grain de ta peau, j'avais écrit,
commis pourtant la rime passionnelle
mais tout s'est mué en conditionnel.
Le songe serait-il cette autre vie?

Quand un mot suffit au bout de ma plume
pour que vêtue de brume tu reviennes
là te coucher dans mes chairs coralliennes
comme un soleil dans l'automne s'allume.

Pour toi, j'ai rimé sur le fil des Parques
des odes funambules, l'horizon,
les cinq saisons et les conjugaisons,
l'onde agile qui se meut sous la barque.

J'ai traversé tant de champs de narcisses
qui dérivent sur les eaux du Léthé
mais n'ai rien oublié du corps sculpté
dans la poésie des dieux de jadis.

Souvent je pense à ton baiser suave
comme un nouveau printemps sur la colline;
l'horloge suspend sa ronde orpheline,
écoute la mer atteindre l'octave...


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