Theo

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dimanche 22 février 2015

Le Bal des Sélennes

Allons danser, veux-tu, sur les monts de la Lune
par une nuit trop blanche et pourquoi pas ce soir.
Mon vaisseau t'attendra amarré à la dune;
j'ai jeté mon ancre dans ses sables ivoire.

Les cordages serpents se sont tous enroulés
autour des luzernes et de ces verts pourpiers;
le pavillon s'endort dans la brise gelée,
les plus grandes voiles ont été repliées.

Un mot, un simple mot de toi et l'on s'envole.
Une mer de nuages nous ouvre les bras.
Allons danser, veux-tu, mais de façon frivole
sur ces flots de coton et de laine angora.

La Lune a des beautés qu'il nous faudra conter,
Des plaines, des vallées, des cimes irréelles;
de grands lacs dans lesquels d'un air bien effronté,
les arbres se mirent et quelques demoiselles.

La Lune a des secrets qu'il nous faudra garder,
de douces mélodies écrites à la pluie
sur la partition floue des fileuses fardées
de chagrins plus sombres que le coeur de la nuit.

Il existe là-bas d'autres larmes si vieilles
que le temps lentement les a faites de pierre
Et la Reine Nivéenne aux lèvres vermeilles
les porte à chaque bal en grandioses rivières.

Allons danser, veux-tu, à la cour des Sélennes
par une nuit trop blanche et pourquoi pas ce soir;
Mes coffres sont remplis de soieries et de pennes
de songes, de dentelles, de belles histoires.

Je te ramènerai à la première aurore
j'aimerais que tu vois le noble Phébus naître
au-dessus des nuées. C'est le sang et  c'est l'or.
Les cieux s'y connaissent en l'art des belles lettres.

Voudrais-tu les voir ces calligrammes en flammes
par-delà la mer pâle, infinie, illusoire?
Je te les offrirai comme on offre un sélam
dans les palais d'orient aux mille et un couloirs.

Mais en attendant, cher amour, allons danser
tourner, valser encor sur les monts de la Lune
C'est là-bas pour nos âmes que tout commencé.
L'ancre est levée, hissée la voile de fortune.






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