Theo

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mardi 9 décembre 2014

Sur mon épaule

Le Temps posé sur mon épaule, écoute-le
parfois chanter ces feuilles et ces amours mortes
qui renaissent goutte à goutte un soir frileux
lorsque les ans au doux souvenir les exhortent.

Ce Temps chante une Nuit qui naguère flottait
dans une chape de surah brodée d'étoiles,
au-dessus d'un grand lit où nos corps s'ébattaient,
où nos âmes, de l'Infini tissaient la toile.

Des roses qui n'étaient pas roses mais de sang
délaissaient leurs pétales sur ce drap tendu
que cents fois froisseraient tous nos jeux indécents.
Une guerre sans arme et je me suis rendue.

Ce soir-là. Les ténèbres aussi étaient d'or,
ta bouche, Ma Belle, le tour de toute chose :
de ces bougies, de ces coussins, des météores
et de ces roses qui jamais ne seraient roses.

Mille tambours demain fêteront l'armistice
bravant le front de mer et ces vents désinvoltes
qui emportent serments jusqu'à l'autre solstice
déchirent les voiles sur les flots en révolte.

Ce soir-là. J'avais soif, j'avais faim, j'avais...peur
le cœur au bord du vide, écoute-le Ma Belle,
se répandre et s'élancer à toute vapeur
vers ce ciel ouvert au sommet de Babel.



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