Theo

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lundi 16 septembre 2013

Conte d'une fin d'été

Je suis de ton conte l'étrange comtoise
qui compte les heures et balance son coeur
entre silences et angoisses sournoises
mais le Temps lui s'en fout de son rire moqueur

Et pique Pleine Lune de ses becs tordus
Astre saigne astre meurt puis renait chaque nuit
de ses plaies argentées où l'âme s'est perdue
pour y tremper sa plume, alors tromper l'Ennui

cette Absence qui m'élance comme un abcès
ce manque qui me flanque la peur du goufre
et l'attente qui tire la montre du gousset
Dieu faut-il que toujours en amour l'on souffre?

Tu es de mon conte la folle comtesse
qui défait le rouage grinçant des matins
d'un mot musicien, d'une fleur poétesse
et couvre mon songe de sa peau de satin

Horlogère l'es-tu donc quand tes geste précis
remontent les heures et démontent mon corps?
Cette course d'aiguilles fait de notre récit
un grand bal masqué aux milliers de décors

Voici le récif, l'impériale falaise
coiffée du Palais si secret des pensées
ses jardins suspendus, ses faïences anglaises
ses murs de cristal qui ne cessent de danser

Voici le ciel, le nid coquet des nuages
charmé par le souffle des sorciers et des fées
ses bosquets éthérés, ses berceaux de treillage
ces eaux dormantes tout au creux des nymphées

Chaque ronde du Temps est un autre voyage
un chapitre de plus au Livre du Destin
Ses pages sont semées de divins coquillages
et l'on entend la mer aux reflets clandestins

Je t'emporte avec moi sur l'écume des nues
quand les roues des pendules tournent à l'envers
quand s'engrènent saisons de façon saugrenue
Allons voler en choeur sur l'aile des chimères





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