Aube hissait de sa nef la voile
mauve
quand s’éveilla Calypso sur le
sable frais.
Tout près rêvaient encore les
cheveux fauve
de son aimée. Au loin planait
la grande orfraie.
Elle regardait dormir Circé
avec tendresse
laissant parfois ses mains
glisser sur cette peau
toujours brûlante des nocturnes
caresses
qu’elles avaient échangées là,
au bord de l’eau.
Elles s’étaient adorées le temps
d’une lune
dans l’antre à la roche revêtue
de lierre,
au pied d’une cascade où les Sœurs
de Neptune
souvent baignaient leurs
courbes de lumière.
A la voûte sculptée,
stalactites pendus
comme lustres anciens au
plafond d’un palais
scintillaient bien plus que les
astres perdus
dans ce ciel sibyllin aux
multiples reflets.
Les corps alors s’étaient tant
étreints, emmêlés
et les bouches tant goûtées
qu’à la nuit mourant,
Sommeil s’en vint dans un
dernier souffle sceller
leurs yeux encore ivres d’un
désir délirant.
Ode hissait de sa nef la voile
saphir
quand s’éveilla Circé sur le
blanc rivage.
Dans sa chevelure aux flammes
porphyres
sa douce amie avait enfoui son
visage.
Ni l’une ni l’autre ne voulut d’un
dire
rompre ainsi le chant lancinant
des vagues
Elles se plurent seulement à sourire,
chacune mirant à son doigt
cette bague…
Cette suite et son précédent sont des perles de souvenirs magnifiques... Ta plume s'envole, s'envole !... Elle plus belle encore.
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