Theo

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lundi 19 août 2013

Antre-Songe

Aube hissait de sa nef la voile mauve
quand s’éveilla Calypso sur le sable frais.
Tout près rêvaient encore les cheveux fauve
de son aimée. Au loin planait la grande orfraie.

Elle regardait dormir Circé avec tendresse
laissant parfois ses mains glisser sur cette peau
toujours brûlante des nocturnes caresses
qu’elles avaient échangées là, au bord de l’eau.

Elles s’étaient adorées le temps d’une lune
dans l’antre à la roche revêtue de lierre,
au pied d’une cascade où les Sœurs de Neptune
souvent baignaient leurs courbes de lumière.

A la voûte sculptée, stalactites pendus
comme lustres anciens au plafond d’un palais
scintillaient bien plus que les astres perdus
dans ce ciel sibyllin aux multiples reflets.

Les corps alors s’étaient tant étreints, emmêlés
et les bouches tant goûtées qu’à la nuit mourant,
Sommeil s’en vint dans un dernier souffle sceller
leurs yeux encore ivres d’un désir délirant.

Ode hissait de sa nef la voile saphir
quand s’éveilla Circé sur le blanc rivage.
Dans sa chevelure aux flammes porphyres
sa douce amie avait enfoui son visage.

Ni l’une ni l’autre ne voulut d’un dire
rompre ainsi le chant lancinant des vagues
 Elles se plurent seulement à sourire,
chacune mirant à son doigt cette bague…


1 commentaire:

  1. Cette suite et son précédent sont des perles de souvenirs magnifiques... Ta plume s'envole, s'envole !... Elle plus belle encore.

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