Theo

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mercredi 15 janvier 2014

La fin de Sylve



J'étais l'arbre qui, las, frissonnait dans la plaine;
Les chagrins de l'hiver avaient tout recouvert
d'un linceul immense immaculé et mes veines
-elles- avaient cessé de saigner à l'envers.

J'étais seul, j'étais nu, là, presque à bout de force.
Les courroux de l'hiver avaient tout emporté :
mes défuntes soeurs feuilles, mes frères d'écorce;
Abeilles et fleurs avaient toutes déserté.

Mes doigts engourdis voulaient écrire au ciel
un message d'amour, un espoir dernier-né
mais ces doigts ne firent que griffer ce ciel
tant le froid de janvier les avait décharnés !

Ainsi, j 'avais lacéré la page des nues
sans savoir, sans comprendre et ses tristes lambeaux,
venus donc s'accrocher à mes branches cornues,
m'entrainaient lentement sur le pas du tombeau.

*

Un chantre corbeau passant alors par ici,
entonna avec entrain le blanc requiem
pour la vie dont le fil peu à peu raccourcit
pour ce bois endormi dans ce matin si blême.



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