Elle habitait un
palais, un palais d’ambre
entouré de
jardins, de vertes clairières
ceintes de bois
sombres comme une frontière
à rebours entre
le printemps et décembre.
D’anciennes
amours erraient à la lisière;
et leurs cris,
parfois, parvenaient jusqu’aux chambres
du palais
qu’elle habitait, ce palais d’ambre
entouré de
jardins, de vertes clairières.
Les breuvages
magiques qu’elle concoctait
dans le secret
d’une pièce interdite
avaient forcé
bien des fervents dans les futaies
à devenir ces
créatures maudites.
Lors, l’amant
qui partagea ses draps, sa taie
et goûta avec
elle aux faveurs d’Aphrodite,
dut avaler les
philtres qu’elle concoctait
dans le secret
d’une pièce interdite.
Les voici
changés en cerfs, en ours ou en loups,
traînant au cœur
des sylves leur peine sans mot,
semant entre les
arbres aux griffus rameaux
leurs souvenirs
humains tragiquement flous.
Chacun désormais
solitaire mais jumeau
de l’Autre par
le sort qui au destin le cloue.
Les voici
changés en cerfs, en ours ou en loups,
traînant au cœur
des sylves leur peine sans mot.
Certes, elle les
avait aimés naguère mais
le Temps fit là
son œuvre irrémédiable
et les condamna
tous à l’ombre des ormaies
quand elle n’eut
plus qu’affection pour ces diables.
Déjà Désir
pointait tant d’autres sommets !
Qu’elle espérait
chaque fois plus incroyables !
Certes, elle les
avait aimés naguère mais
le Temps fit là
son œuvre irrémédiable.
Bientôt des
chevaux aux crinières d’écume
porteraient
Calypso jusqu’à son royaume.
La mer l’avait
dit et ses barques phantômes,
Prophétie aussi
– loin – de Samos à Cumes…
Elle viendrait
mêler l’embrun à l’arôme,
unir les
Chimères à ses longues brumes.
Bientôt des
chevaux aux crinières d’écume
porteraient
Calypso jusqu’à son royaume.
Que j'aime les répétitions ! Je n'ai pas le mot littéraire pour, mais j'aime ça ! Renée Vivien aussi, mais un peu trop, ce qui en devient parfois lassant...
RépondreSupprimerCe poème est une réussite, une magique et ensorcelante réussite !
Circé est aux anges.