Theo

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jeudi 28 mars 2013

Morphée


Quand la paupière alors lourde de sable
traverse les miroirs
un monde en chasse un autre
inachevé comme la page que j’écris
bavard comme une cosmogonie

Au bord du Pays Mage
Morphée est là
C’est une femme et...
c’est toi
D’entre tes doigts
le temps s’échappe
Filet de sable
qui coule bien lentement

Dans cents ans peut-être plus
la plage où tu es étendue
Elle, deviendra Dune
Colosse éperdu
de mirages et de voiliers lunaires

J’ai couru l’océan
tout l’océan du Jour
pour te retrouver
Ici sur cette plage
où tu m’as attendue
Mille années peut-être davantage

Le vent farouche arrache avec rage
mon chapeau suranné
Galurin galopant jusqu’au matin
Et le monde évincé
dans la nuit est entré
lorsqu’Ici
chaque chose, chaque Etre
de lux est recouvert

Près des arbres à chandelles
Morphée est là
C’est une femme et...
c’est toi
D’entre tes lèvres
l’amour s’échappe
Lacis d’encre, de sang et de larmes
qui charrie les eaux du Sommeil
à la mer des Songes
Mer à qui je viens rendre l’âme

Il faudra bien partir
traverser à nouveau les miroirs
ouvrir la paupière
sous laquelle se cache…

Morphée
C’est un chant, c’est ta voix
qui m’envole vers
des soleils encore levants
un pays de collines, de plaines
où poussent des chimères
des cèdres si verts
que les cieux tout autour
perdent alors de leurs bleus

Des jardins suspendus
dont les fleurs ont l'oeil d'opale
des bouches plus rouges
qu’un myocarde amoureux

C’est vers cela que m’envole ta voix
Des cratères, des monts
dont les têtes se coupent
à la brume du soir
D’autres nuits multilunes
allumeuses ou oisives
Des oiseaux polychromes
Pictogrammes
picorant en cachette
la peau claire des nues

C’est vers cela - me crois-tu -
que m’envole ta voix
C’est un Rêve, c’est Morphée

Ce n’est que toi

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