Theo

Theo

dimanche 7 octobre 2012

D.E.A.D


I.


J’ai bu à tes rêves des nues déliquescentes
où saignaient les étoiles - ô blêmissantes -
de s’être trop aimé sans pouvoir s’effleurer
lorsque Ténèbres, leurs bords, viennent affleurer.

Etait-ce le commencement ? L’ultime nuit ?
Il y avait ces orages chargés d’ennui
qui de leurs griffes vives lacéraient le ciel
au-dessus des mers, dans l’espace matriciel.

Les tempêtes ouvraient grand leurs yeux et ceux-là
sans jamais se poser tournoyaient par-delà
jusqu’à tordre l’horizon et la robe du temps !
Était-ce la chute ? L’ébauche du printemps ?

Océan se nommait Fleuve Serpent Dieu
Il enlaçait Gaïa dans ses bras mélodieux
et cette terre inachevée l’aimait alors
ardemment comme je t’aimais avant d’éclore
*


J’ai bu à tes rêves toutes les eaux du Styx
qui bouillonnaient jadis dans la profonde Nyx.
Elles étaient rouges comme un sang qui s’évade
des plaies et dévale après maintes bravades

les plaines brunes, éplorées de l’Erèbe
avant que se dressent sept portes à Thèbes.
Parmi les ombres défilant en cortège,
j’attendais, moi aussi, l’âme prise au piège,

que passe enfin celui qui jamais ne dit mot,
sur le sombre esquif nimbé d’embruns jumeaux.
Je n’avais pour obole que cette plume
qui déjà dessinait ton nom dans la brume.
*

1 commentaire:

  1. De la rime sublime d'images !
    Comme ça fait du bien de boire à même tes mots...

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