I.
J’ai
bu à tes rêves des nues déliquescentes
où
saignaient les étoiles - ô blêmissantes -
de
s’être trop aimé sans pouvoir s’effleurer
lorsque
Ténèbres, leurs bords, viennent affleurer.
Etait-ce
le commencement ? L’ultime nuit ?
Il
y avait ces orages chargés d’ennui
qui
de leurs griffes vives lacéraient le ciel
au-dessus
des mers, dans l’espace matriciel.
Les
tempêtes ouvraient grand leurs yeux et ceux-là
sans
jamais se poser tournoyaient par-delà
jusqu’à
tordre l’horizon et la robe du temps !
Était-ce
la chute ? L’ébauche du printemps ?
Océan
se nommait Fleuve Serpent Dieu
Il
enlaçait Gaïa dans ses bras mélodieux
et
cette terre inachevée l’aimait alors
ardemment
comme je t’aimais avant d’éclore
*
J’ai bu à tes rêves toutes les eaux du
Styx
qui bouillonnaient jadis dans la
profonde Nyx.
Elles étaient rouges comme un sang qui
s’évade
des plaies et dévale après maintes
bravades
les plaines brunes, éplorées de l’Erèbe
avant que se dressent sept portes à
Thèbes.
Parmi les ombres défilant en cortège,
j’attendais, moi aussi, l’âme prise au piège,
que passe enfin celui qui jamais ne
dit mot,
sur le sombre esquif nimbé d’embruns
jumeaux.
Je n’avais pour obole que cette plume
qui déjà dessinait ton nom dans la
brume.
*

De la rime sublime d'images !
RépondreSupprimerComme ça fait du bien de boire à même tes mots...